Kick, c’est une plateforme de streaming vidéo en direct.
Comme Twitch… mais en beaucoup plus permissif.
Elle a été lancée en 2022 par deux milliardaires australiens, Ed Craven et Bijan Tehrani, connus pour avoir fondé un gigantesque casino en ligne en bitcoin : Stake.
Bannis de Twitch, ils ont créé Kick comme un espace “libre”, avec peu de règles et beaucoup d’argent en jeu.
🚨 Une modération quasi absente sur Kick
Kick a des règles de modération minimales et très peu de modérateurs pour les appliquer. Ils ne sont que 75 environ dans le monde, et aucun ne parle français.
C’est peu, mais, en comparaison, les autres plateformes ne font pas beaucoup mieux (voir notre article Pénurie de modérateurs sur les réseaux sociaux).
Il est donc possible de publier tout et n’importe quoi sur la plateforme, sans risque que sa chaîne soit fermée.
- Jeux d’argent : catégorie n°1 sur Kick, avec accès facile, sans vrai contrôle d’âge.
- Contenus sexualisés : accessibles sans filtre ni avertissement, y compris par les mineurs.
- Discours haineux : propos misogynes, racistes, ou anti-LGBTQ+ fréquents dans les chats.
La plateforme a même attiré des créateurs bannis ailleurs pour propos haineux ou harcèlement. (en savoir plus).
Pourquoi les streamers vont sur Kick ?
Pour gagner plus d’argent que sur les autres plateformes. En effet, Kick reverse 95 % des revenus aux créateurs, contre 50 % ou moins chez ses concurrents.
Les abonnements et les dons des spectateurs peuvent aussi générer des sommes importantes, même avec une audience modeste.
Résultat : chacun cherche à faire le buzz pour attirer le plus de monde possible sur son stream. S’engage alors une course aux contenus de plus en plus extrêmes.
L’affaire Jean Pormanove, mort en direct
Le 18 août 2025, Jean Pormanove, un streamer français de 46 ans, est mort en direct sur Kick.
Son live durait depuis plus de 12 jours sans interruption.
Pendant toute cette période, il subissait des insultes, des humiliations, et même des violences physiques de la part d’autres streamers.
Des milliers de spectateurs étaient connectés. Personne n’est intervenu.
La plateforme, elle, est restée silencieuse.
Après le drame, Kick a promis des sanctions.
Elle a d’abord bloqué la chaîne du défunt… avant de la réactiver quelques heures plus tard, provoquant l’indignation.
Les autorités françaises ont dû intervenir pour forcer le blocage.
Ce drame a mis en lumière les dérives de Kick, où la souffrance devient spectacle — sans modération, sans protection, sans limite.
👉 En résumé : Kick est une plateforme à haut risque. Ce n’est pas un espace adapté aux enfants ni aux ados.
Comment protéger votre enfant face à Kick
Si votre enfant vous parle de Kick ou y est déjà actif, voici ce que vous pouvez faire concrètement pour l’accompagner :
💬 1. Ouvrir la discussion
Commencez par une vraie conversation :
→ Pourquoi il ou elle veut aller sur Kick ?
→ Est-ce pour regarder ou pour streamer ?
→ Que cherche-t-il/elle que les autres plateformes ne proposent pas ?
L’essentiel : écouter sans juger, pour comprendre ce qui l’attire et instaurer la confiance.
🔐 2. Mettre à jour votre contrôle parental
Si vous ne souhaitez pas qu’il y accède :
→ Ajoutez kick.com à la liste noire de votre box Internet.
→ Activez les contrôles parentaux sur les appareils et navigateurs.
→ Bloquez l’installation de l’application via les paramètres du téléphone.
Pensez aussi à parler du blocage à votre enfant pour éviter qu’il ne cherche à contourner les règles.
🧰 3. Proposer des alternatives plus saines
Votre ado veut créer du contenu ? Montrez-lui d’autres options plus sûres :
→ Créer des vidéos YouTube, sans passer par le direct.
→ Utiliser Twitch, avec des règles claires et une modération plus stricte.
→ Tester des outils de montage vidéo ou de podcast, seul ou avec vous.
Offrir une alternative permet de canaliser sa créativité sans l’exposer aux contenus à risque.
